2 mai 2024

Art oratoire : SOULEYMANE DIAMANKA inspire les jeunes passionnés

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Souleymane Diamanka est un artiste français multidisciplinaire, connu pour sa carrière en tant que poète, rappeur, slameur, écrivain et acteur.

  • Naissance et Origine

Né le 27 janvier 1974 à Dakar (49 ans), au Sénégal, Souleymane Diamanka arrive en France à l'âge de deux ans, en compagnie de sa famille. C'est à Bordeaux qu'il grandit et découvre sa passion pour les mots dès le primaire.

Souleymane Diamanka, un Sénégalais bénéficiant d’un double culture, à la fois Peul et Française, a eu la chance d'apprendre très tôt deux langues distinctes et de maîtriser toutes leurs subtilités. À l'école, il s'est familiarisé avec la langue française, tandis qu'à la maison, il a entretenu sa maîtrise de la langue peule. Cette riche diversité linguistique a profondément influencé son parcours artistique et sa carrière.

Ses parents ont tenu à l'éduquer en Peul pour lui permettre de disposer d'un riche vocabulaire et d'une grande aisance dans cette langue, afin qu'il puisse exprimer l'amour qu'ils voulaient lui transmettre. « A la maison, c’était comme si j’étais au village, dès qu’on franchissait le porte, il était interdit de parler français, même entre nous, » confie  Souleymane. Il a donc pu baigner totalement dans la culture Peul tout en vivant en France.

On lui racontait que ses ancêtres venaient de la Vallée du Nil et qu'ils étaient présents dès l'époque de l'Égypte ancienne. Au fil des générations, ils ont traversé la ceinture du Sénégal, certains s'arrêtant au Cameroun, d'autres au Tchad, mais la famille Diamanka a finalement élu domicile au Sénégal.

 

  • Parcours professionnels

C’est quand il était en CM2 que son professeur a observé l'aisance de Souleymane avec les mots et sa capacité déconcertante à les assembler pour créer des poèmes.

Pendant son adolescence, il a tenté l'expérience de l'école du cirque pendant une période de deux ans.

Ascension dans le monde de la musique

À l'âge de 16 ans, il a découvert sa passion pour la musique et a choisi naturellement le RAP. Il a commencé à écrire et à déclamer des textes avec son groupe Djangu Gandhal. Leur style unique a immédiatement attiré l'attention dans le monde musical, leur permettant de faire la première partie de NTM. Leur talent les a également propulsés à être sélectionnés pour la rubrique « Agitateur de nouveaux talents » de Taratata, et ils ont eu l'honneur de représenter l'Aquitaine au Printemps de Bourges.

En 1997, il a été approché par le groupe Tribal Jam et a participé à deux titres sur leur album intitulé "Éponyme" ainsi que sur "Démarre le show". Cette collaboration marque un pas vers son parcours en solo.

Grâce à l'ouverture d'une page MySpace en 2006, Souleymane a attiré l'attention de producteurs qui lui ont offert l'opportunité d'enregistrer son premier album, intitulé "L'Hiver Peul", contenant 16 titres, sorti en 2007. Sa voix grave déclame ses textes, tantôt en français, tantôt en peul, et ces mots sont ensuite mis en musique par des musiciens jazz de renom tels que Roy Ayers, Eric Legnini et André Céccarelli. L'album a également été marqué par des collaborations artistiques significatives, notamment avec Grand Corps Malade sur le titre « Au bout du sixième silence » et avec le griot Sana Seydi sur les morceaux « Moment d'humanité » et « Je te salue vieux Sahara ». Ces ajouts ont apporté une richesse culturelle et musicale supplémentaire à son œuvre.

Souleymane renouvelle ses collaborations en s'associant une fois de plus avec Les Nubians, un groupe qu'il connaît bien car les deux sœurs avaient été choristes dans sa propre formation il y a quelques années. Il écrit pour elles le titre "Princesse Nubienne" sur leur album du même nom, et ensuite "Que le mot soit perle" sur l'album "One step forward". Une de ses compositions, "Que le mot soit perle", est interprétée par Henri Salvador dans le cadre d'un projet caritatif pour la fondation de l’Abbé Pierre.

En 2016, le poète décide de s'installer à Dakar pour se consacrer à l'écriture, la composition, le mixage et la production de son deuxième album intitulé "Être humain autrement". Il choisit de le publier de manière indépendante sur son site Internet. Comme dans son premier album, il puise son inspiration dans des chants traditionnels et des contes enregistrés par son père sur d'anciennes cassettes audio.

En ce jour, Souleymane est concentré sur la création de son troisième album, qui s'annonce être une œuvre particulièrement personnelle. En étroite collaboration avec les musiques de Kenny Allen, cet album promet d'être à la fois sensible et poétique, reflétant au mieux l'essence de l'artiste.

Rencontre marquante

Les Nubians font à nouveau appel à lui pour un nouveau projet : "Echos - Nubian Voyager", un livre-CD rassemblant des artistes franco-américains. Souleymane écrit et interprète cinq titres, dont le célèbre morceau "Je te souhaite une blanche nuit".

C'est lors de ce projet qu'il fait la rencontre déterminante de John Banzaï, une rencontre qui va marquer sa carrière. Dès leur première rencontre, il est évident pour les deux artistes qu'ils ont une connexion artistique spéciale, et ils décident d'unir leurs forces créatives pour développer plusieurs projets, dont le livre intitulé "J'écris en français dans une langue étrangère" publié aux Éditions Complicité.

Premier pas dans le cinéma

En 2001, deux titres de Souleymane ont marqué le monde du cinéma. Tout d'abord, dans le film "Les visiteurs en Amérique", réalisé par Jean-Marie Poiré, on entend le titre « Princesse Nubienne ». Ensuite, un autre morceau de Souleymane intitulé « Le jardin des Peines » a été inclus dans la Bande Originale du film "Le souffle" réalisé par Damien Odoul. Ce film a été largement reconnu et a reçu le prestigieux prix du Jury au Festival de Venise, soulignant ainsi la qualité de la musique choisie pour accompagner l'histoire captivante.

En 2011, il incarne un rôle et prête sa voix pour le film "Hasaki Ya Suda" réalisé par Cédric Ido, qui remporte plusieurs prix dont celui du festival du cinéma et de l'audiovisuel du Burundi.

Dans le film "Case Départ" de Thomas Ngijol et Fabrice Eboué, Souleymane fait une intervention remarquée dans les cales d'un bateau, contribuant ainsi au succès du film.

En 2015, Souleymane décroche le rôle principal dans le court métrage intitulé "Rêves de Lions", réalisé par Ange-Régis Hounkpatin.

Il est mis en avant dans le documentaire "Les enfants d'Hampâté Bâ" réalisé par Emmanuelle Villard. Le film explore la transmission entre générations, le lien au pays d'origine et la place des protagonistes dans la société française. Pour sa contribution, Souleymane reçoit le 14ème prix du Jury lors du festival "Le Réel en Vue" à Thionville.

Découverte de son immense talent pour le slam

Souleymane décide de se lancer dans un genre artistique inédit à Paris : le Slam. Cette décision s'avère être une révélation pour lui ! Il participe à une Slam Session, aux côtés de John, par le collectif 129H, à l'Union Bar de Paris. Là-bas, il dévoile tout son talent et se consacre entièrement à cet art.

Souleymane est sollicité par la Star'Ac pour devenir le professeur de slam, et ainsi, il passe un an au château de Dammarie-Les-Lys, où il coachera les candidats de l'édition 2007 de l'émission.

En 2009, il signe un contrat chez Wagram et a l'opportunité de rencontrer Bertrand Cantat, qui se prend d'affection pour son talent et lui propose de réaliser un duo intitulé "Danser sous la tempête".

Lors des festivités marquant les 15 ans de Africa N°1, Souleymane Diamanka partage la scène avec le légendaire Manu Di Bango au Casino de Paris, créant ainsi une performance musicale mémorable.

En 2014, Souleymane reçoit une invitation spéciale de Bertrand Cantat pour se joindre à la tournée de Détroit en tant qu'artiste en première partie. Cette opportunité l'amène à se produire sur des scènes prestigieuses telles que l'Olympia, les Zéniths de France et les Halles Tony Garnier.

En 2018, Souleymane Diamanka présente un spectacle intitulé "One Poet Show", où il se produit en solitaire sur scène, jonglant habilement avec les mots et les balles.

Pendant le confinement en mars 2020, Yaman Okur, un danseur, metteur en scène et chorégraphe renommé, reconnu notamment pour ses collaborations avec Madonna et son appartenance au groupe Wanted, fait appel à Souleymane Diamanka pour écrire un texte sur l'une de ses chorégraphies.

Crédit photo : Journal Ventilo