El Saadawi, écrivaine et psychiatre égyptienne, devenue une figure de la lutte pour les droits des femmes dans le monde arabe, est décédée ce dimanche au Caire. Elle avait 89 ans.

L'auteur égyptienne Nawal El Saadawi,visage de la lutte pour l'émancipation des femmes dans le monde arabe, est décédée à l’âge de 89 ans, a annoncé sa famille. Elle est morte dans un hôpital du Caire des suites d'une longue maladie, a déclaré dimanche sa fille, Mona Helmy.

Née le 27 octobre 1931 à Kafr Tahla, un village du delta du Nil, El Saadawi a étudié la médecine à l’université du Caire et à l’université de Columbia, à New York. Elle était connue comme une défenseuse des droits de la femme. El Saadawi a été la fondatrice et la présidente de l'Association de solidarité des femmes arabes et cofondatrice de l'Association arabe des droits de l'homme. En 1981, elle a fondé un magazine féministe appelé "Al-Moawgaha". Les livres les plus populaires d'El Saadawi sont "Women & Sex" et "Memoirs from a Women's Prison". Elle s'est fait connaître en 1972 avec son livre "Femmes et sexe", qui a brisé les tabous, mais elle a atteint la célébrité avec son roman "Femmes au point zéro", largement traduit, en 1975. Elle était une féministe dont les écrits et la carrière professionnelle étaient consacrés aux droits politiques et sexuels des femmes.

Auteur d'une cinquantaine d'ouvrages, traduits dans une trentaine de langues, et des contributions régulières dans les médias, elle dénonce le patriarcat et l’extrémisme religieux. Elle s'est toujours prononcée contre la polygamie, le port du voile islamique, l'inégalité des droits de succession entre hommes et femmes en islam et surtout l'excision, qui concerne plus de 90 % des Égyptiennes.

Elle a été emprisonnée et persécutée et a reçu des menaces de la part des conservateurs tout au long de sa vie pour ses opinions audacieuses.

"J'ai dédié toute ma vie à l'écriture. Malgré tous les obstacles, j'ai toujours continué à écrire", avait déclaré Nawal El Saadawi, qui laisse derrière elle une fille et un fils.

Salohy R.

Crédit photo : Le Monde

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