25 avril 2024

Jan Kubis démissionne

Partager avec :

Nommé en janvier, l’émissaire de l’ONU pour la Libye, le Slovaque Jan Kubis, n’aura même pas tenu un an à son poste. La démission de l’émissaire de l’ONU Jan Kubis, indique à quel point la situation est délétère en Libye, à un mois d’un scrutin présidentiel fortement contesté.

Le secrétaire général de l’organisation Antonio Guterres a accepté « avec regret » sa démission le 23 novembre. L’ancien ambassadeur britannique Nicholas Kay, est pressenti pour lui succéder rapidement, alors même que la situation ne cesse de se dégrader en Libye.

D’après Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève, Il y avait des doutes sur la capacité de Jan Kubis à comprendre la complexe situation libyenne. Ces élections sont une source de tensions supplémentaires, elles font craindre la fin de l’accalmie. Ces derniers mois, l’ONU a été peu active et silencieuse, Jan Kubis ne voulait pas être responsable d’un échec. »

Pour Jalel Harchaoui, chercheur au Global Initiative Against Transnational Organized Crime, Jan Kubis a trop vite pris pour argent comptant les lois électorales adoptées de manière contestable en septembre par la Chambre des représentants à Tobrouk. Car celles-ci servent les intérêts des dirigeants du camp de l’Est, à commencer par le maréchal Khalifa Haftar, qui mena la guerre contre Tripoli, et Aguila Saleh, président de ladite Chambre, tous deux candidats à la présidentielle censée se tenir le 24 décembre. « Jan Kubis n’a plus été en mesure d’agir en médiateur entre les deux principaux camps rivaux de l’Est et de l’Ouest », estime-t-il.

Signe des tensions croissantes, le 23 novembre, le Haut Conseil d’État, chambre haute basée à Tripoli, a, pour une énième fois, dénoncé des lois électorales « en violation directe de la déclaration constitutionnelle » et alerté sur le fait que, si les élections ont lieu, elles « seront sujettes à des contestations juridiques de leur validité », rapporte le média Libya Observer.

Sand Rah

Crédit photo: Le Temps News