18 mai 2024

Mali : l’ONU accuse le raid de la force Barkhane d’avoir tué 19 civils

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Une enquête des Nations Unies a conclut qu’une frappe aérienne perpétrée par l’armée française au Mali en janvier, a tué non seulement des djihadistes mais aussi 19 civils qui ont été réunis pour un mariage.

L’enquête a été menée par la Division des droits de l’Homme de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), et a été soutenue par la police scientifique des Nations unies. Sur les événements survenus le 3 janvier à Bounti, la Minusma a confirmé la tenue d’un mariage sur le lieu de la frappe, où parmi les civils se trouvaient cinq djihadistes armés supposés être des membres de la Katiba Serma (alliance djihadiste affiliée à Al-Qaïda).

D’après le document d’enquête, au moins 22 personnes ont été tuées, dont 19 sont morts sur le coup et 3 au cours de leur évacuation. La Minusma avance que ces civils qui ont été touchés sont « des personnes protégées contre les attaques au regard du droit international humanitaire ». Parmi les recommandations, la Minusma conseille aux autorités maliennes et françaises de pousser encore plus l’enquête. Elle les recommande aussi de chercher à établir les responsabilités et d’octroyer une réparation aux victimes et à leurs proches.

Une bonne nouvelle pour le Mali

Pour le Mali, ce rapport de la Minusma est un soulagement et très bien accueilli. Pour les maliens, ce drame est un crime qui ne doit pas rester impuni. Néanmoins, le Mali hésite encore s’il va tout de suite porter une plainte ou bien attendre les verdicts des Nations Unies. En effet, le président de la Jeunesse Tabital Pulaaku Mali, Hamadoune Dicko, a expliqué que : «Pour le moment, nous sommes en train de voir qu’est-ce qu’on doit faire. (…) Parce qu’il y’a des organisations de droits de l’homme qui travaillent sur ça. Il y’a plusieurs personnes de bonne foi qui sont en train de travailler sur ce dossier et même les Nations Unies. Les Nations Unies doivent aller plus loin en indexant les coupables ceux qui ont ordonné de frapper sur un mariage et de voir comment citer les responsables et de les arrêter».

Quant à la France, elle garde une certaine réserve sur la méthodologie utilisée pour ce rapport. Elle considère que ce rapport n’apporte aucune preuve contredisant les faits qui ont été décrits par les forces armées françaises et objecte toute bavure à l'encontre de ces dernières. D’où les propos du ministre français des Armées qui maintient et réaffirme que « le 3 janvier, les forces françaises ont effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié comme tel près de Bounti ».

Actuellement, la force anti-djihadiste française Barkhane mobilise environ 5.100 militaires au Sahel.

Ravaka Ny Aina

©Source Photo: Google