Depuis un mois, les relations entre Rabat et Berlin sont tendues. Cela va par la suite conduire le Maroc à rompre ses liens diplomatiques avec l’Allemagne. Au centre de ces tensions, les intérêts économiques commencent à en pâtir.

En mars dernier, la PME allemande qui est spécialisée dans le transport international, a inauguré son nouvel entrepôt logistique dans le port de Tanger Med, un entrepôt d’une capacité de stockage de plus de 7.000 palettes. Cette nouvelle a été accueillie avec joie par les équipes de Dachser Maroc, et marque le début d’un développement prospère des activités au sein du royaume marocain.

Toutefois, le nouvel aspect des relations entre les deux pays ont changé la suite des événements. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères marocain a énoncé de circonscrire les activités des institutions allemandes au Maroc. Nasser Bourita, le ministre des Affaires étrangères marocaine,  a lancé même un appel à l’ensemble de l’Administration marocaine à « suspendre tout contact et échange avec l’ambassade d’Allemagne, ainsi qu’avec les organismes de coopération et les fondations politiques allemandes. »

Cette déclaration de Nasser Bourita est perçue comme des instructions qui portent non seulement sur le plan diplomatique mais aussi sur la coopération économique entre les deux pays. En effet, la suspension des activités économiques avec les institutions allemandes nuisent au développement des deux parties. Et jusqu’à présent, le gouvernement marocain n’a fourni aucune réelle explication sur la justification des mesures.

Actuellement, le secteur privé est en pleine interrogation. En absence d’instructions spécifiques sur ces suspensions, les entrepreneurs sont aujourd’hui en train de réfléchir aux décisions commerciales avec les institutions gouvernementales. Mis à part cela, ils ont peur des conséquences de cette décision du gouvernement marocain dans le monde des affaires au Maroc.

Des accords sont en suspens

L’Allemagne est un pays très présent dans le royaume marocain. Depuis 2020, plusieurs accords ont été signés entre de services ministériels ou des agences gouvernementales avec des représentants allemandes. Le plus récent est le programme d’aide de Berlin dans lequel il a débloqué 1,387 milliards d’euros pour les réformes financières au Maroc et pour une aide d’urgence dans la lutte contre la pandémie de Covid-19.

Outre cela, de nombreux accords sur des projets de développement économique ont été aussi émargés, dont l’extension des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert. Ces projets ont été entièrement soutenus par l’Allemagne et les préparatifs ont été déjà bien avancés.

Ainsi, plusieurs projets et accords sont aujourd’hui en suspens. Le domaine économique des deux pays, surtout du Maroc, est dans une impasse où tous les acteurs espèrent une réconciliation rapide.

Ravaka Ny Aina

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