30 avril 2024

Mali : une attaque militaire qui pourrait coûter cher à la France ?

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Dans le nord-est du Mali, six jeunes ont été victimes d’une frappe aérienne et y ont laissé la vie le jeudi 25 mars dernier. Décrit comme étant des djihadistes par la force française Barkhane, les notables locaux eux déments ces informations et déclarent que c’était des simples chasseurs qui traquaient des gibiers.

Les victimes venaient de Talataye, située entre Gao et Ménaka, dans la région frontalière du Niger. Ils ont été enterrés le jour même de cette tragédie affirment les notables.  D’après le maire de la localité Mohamed Assaleh Ahmad dans ses déclarations à  un correspondant de l’AFP «Il s'agit là d'un groupe de jeunes, dont des mineurs, qui ont décidé de passer la journée en dehors du village de Talataye à bord de trois motos et armer d'un fusil de chasse, pour tirer des lapins et des perdrix.» Il avait ensuite ajouté que les quatre victimes avaient moins de 16 ans et que les deux autres victimes eux avaient entre 18 et 20 ans.

D’après les témoins locaux, il y avait des explosions et des avions qui volés dans la direction où se trouvaient les jeunes chasseurs  mais ils ne pouvaient pas identifier si c’était des avions français ou pas. Quand l’alerte a sonné dans le village, des gens et un véhicule ont été déplacés sur place rapidement afin de récupérer les six corps et les inhumer au cimetière de Talataye.

D’autres notables s’étaient exprimés sous l’anonymat par peur des représailles et de raison de sécurité, ceux-ci affirmaient une frappe aérienne sur les six jeunes victimes.

De son côté, la force anti-djihadiste française Barkhane a publié dans la soirée un communiqué affirmant la présence de groupes armés terroristes après une phase de renseignement à 60 km au nord d’Indélimane. De se faire Barkhane à « procéder à une frappe neutralisant le groupe.» Les pertes humaines n’ont pas été précisées mais « trois motos ont été détruites » d’après eux, ce qui concorde avec les témoignages des villageois présents aux alentours le jour même de l’incident.

Rappelons que c’est la deuxième frappe aérienne lancée par l’armée française sur des civils. Au début janvier, l’armée française avait déjà commis une bavure lors d’une intervention dans le centre du Mali, à Bounti. D’après les villageois et une association de défense de l’ethnie peule, une frappe aérienne aurait été lancée et à atteindre une fête de mariage et de faites une vingtaine de morts.

Mais comme pour l’incident de ce jeudi, les autorités françaises ont déclaré que les avions de chasse n’avaient éliminé que des dizaines de djihadistes et qu’il n’y avait pas de mariage.

L’ONU a décidé de mener une enquête au Mali à propos de ces situations afin d’en tirer les réponses les plus claires possible pour pallier à d'éventuelles tensions entre les autorités maliennes et françaises dans les temps à venir.

 Harinjato.R

©Crédit Photo : VOA Afrique