Ces derniers mois, au Nigeria, le port de Lagos est au bord du bouleversement économique.

Le pays perd près de 50 millions d’euros par jours suite à la congestion de ses ports, liée notamment au manque d’infrastructure et à une corruption impérissable.

Après le pétrole, le port de Lagos, qui s'étend d'Apapa et à Tin Can island; est d'ailleurs la deuxième source de revenus du géant africain.

Les acteurs économiques du port de Lagos, sont habitués à opérer dans des situations difficiles, mais ils n’ont jamais été confrontés à une telle circonstance.

Au début de l'année 2020, avant la crise du coronavirus; 99% des exportations et 89% de ses importations transitaient via le port Lagos. Il accueille six à sept porte-conteneurs par semaine; hors que désormais le trafic n'est qu'à la moitié, avec trois déchargements hebdomadaires.

De plus; la crise économique et sociale dans laquelle s’est enfoncée le Nigéria au début de la pandémie, n’a fait qu’empirer des problèmes de longue date. Comme le manque crucial d’infrastructure et d’investissement publics, l'état désastreux des routes et la corruption endémique à tous les niveaux de la chaîne.

Les déchargements prennent du temps, par erreur d’automatisation du processus, les fouilles "manuelles" des douaniers, et surtout le peu d'espace disponible pour transborder les conteneurs. À cela s'ajoute, une vingtaine de barrages de police, des douanes, d'agences ou de brigades spéciales; que les camions de marchandises sont obligés de traverser pour entrer et sortir du port; et à chaque fois, de pots-de-vin à verser.

« Avant nous pouvions faire sortir un camion pour 400.000nairas», explique un agents logistiques.« Mais maintenant, c’est dans les 1,7million depuis le décembre ajout-il.  En 31 ans de carrière, il n’a jamais vu ça.

Tous ces coûts ont un impact direct sur le prix des produits aux consommateurs; dans un contexte d’explosion du chômage et d’une inflation à deux chiffres.

Ursulla.E

© Credit photos :Vanguard NEWS

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